Réalisé en 1966 par le cinéaste français Jean Michaud Mailland, le long-métrage de fiction « H’mida » a reçu le label « Lumière Classics », créé par le Festival Lumière de Lyon. Ce label valorise les plus belles restaurations de films du 20ème siècle, encourageant ainsi leur découverte par un public aussi large que possible.
« H’mida », coproduction tuniso-allemande, est le fruit d’une collaboration entre la SATPEC (Société anonyme tunisienne de production et d’expansion cinématographique) et la DEFA (Société de Production Allemande).
Numérisé en 2023 à l’occasion du centenaire du cinéma tunisien par la DEFA, en partenariat avec le ministère des Affaires culturelles, ce film sera projeté dans la sélection « Nouvelles restaurations » de la section « Trésors et Curiosités » du Festival Lumière, qui se tiendra dans sa 16ème édition du 12 au 20 octobre 2024 à Lyon (France). Les projections du film « H’mida » sont prévues les 13 et 15 octobre 2024 dans cette même section dédiée aux copies restaurées.
Sorti en Allemagne le 28 janvier 1966 et en Tunisie le 21 mars 1966, « H’mida » présenté la même année au Festival international du film de Karlovy Vary (Tchéquie), n’a jamais été distribué en France, lit-on sur le site du festival Lumière.
Le scénario, co-écrit par l’écrivain français Jacques-Laurent Bost, l’auteur et dramaturge allemand Walter Janka et le scénariste-réalisateur tunisien Khaled Abdelwahab raconte l’histoire de « H’mida » (incarné par Amor Aouini), un jeune berger de 11 ans travaillant dans une ferme du nord de la Tunisie en 1950, alors sous domination coloniale française. Il se lie d’amitié avec Renaud (Francis Lefebvre), petit-fils d’un riche propriétaire terrien (Jean Davy). Lorsqu’un jour, « H’mida » tombe dans une rivière en cherchant un mouton perdu, Renaud le sauve, mais le jeune berger contracte une pneumonie. Le grand-père de Renaud refuse d’appeler un médecin pour soigner « un esclave arabe », malgré les supplications de son petit-fils (synopsis).
Ce film, porteur d’un message humaniste à travers l’amitié entre deux enfants issus de milieux sociaux opposés, « doit sa puissance à ses décors naturels sublimés par une photographie soignée et à la vivacité des jeunes acteurs » lit-on sur le site du Festival Lumière.
Le film « H’mida » dont le décor a été confié au Tunisien Hatem Ben Miled, réunit dans le casting une pléiade d’acteurs tunisiens, allemands et français dont Amor Aouini (Hmida), Francis Lefebvre (Renaud), Christine Laszar (Hélène, la mère de Renaud), Hamda Ben Tijani (Si Abdelaziz), Jean Davy (le grand-père de Renaud), Abdellatif B. Eljia (Salah), Mabrouka Boubaker (Quarda).
Connu aussi sous le nom de Grand Lyon Film Festival, le Festival Lumière, organisé par l’Institut Lumière et la Métropole de Lyon, est considéré le grand rendez-vous mondial du cinéma classique, célébrant, chaque mois d’octobre à Lyon, la mémoire et la vitalité du cinéma à travers la redécouverte d’œuvres du passé : films restaurés, rétrospectives, hommages, ciné-concerts, etc. Le label « Lumière Classics » met en lumière le travail des archives, cinémathèques, ayants droit et fondations pour restaurer les classiques du cinéma, ainsi que des œuvres moins connues mais tout aussi essentielles pour le patrimoine cinématographique mondial. La recherche de copies perdues, la reconstruction minutieuse des films et leur restauration avec des technologies de pointe constituent selon l’Institut Lumière, une « deuxième histoire » pour ces œuvres mises en lumière par ce premier festival français dédié au cinéma de patrimoine.
Le Quotidien avec TAP